Alors toujours pas mariée ?

J’ai rendez-vous avec ma psy

La psy :  Alors ce fût un weekend end plutôt festif ?

Dounia :  Oui, j’ai vraiment peu dormi. C’est toujours plus simple les mariages quand on est « juste » invitée !

La psy :  Mais bien sûr, je m’en doute ! Tout s’est bien passé tout de même ?

Dounia :  Oui, ma sœur est heureuse, et, au final, c’est tout ce qui compte ! Maintenant, elles sont toutes mariées.

La psy :  Qu’Allah les préserve. Il ne reste plus que vous, et votre maman sera comblée !

Dounia : Ah non, sans façon pour moi.

La psy :  Pourquoi donc ?

Dounia :  Je suis très bien comme ça. Le mariage, c’est une étape de la vie, pas une finalité en soi…

La psy :  Bien sûr, vous avez raison, et quand le moment se présentera, vous verrez si vous êtes prête à sauter le pas !

Dounia : Non, je suis très bien comme ça et, même si un jour je voulais vraiment me marier et bien… je ne le dirais pas !

Une question qui pose question

La question du célibat quand on est en âge de se marier pose toujours problème. Ce fut le cas pour moi aussi il y a des années. Je m’en rappelle comme si cette époque était hier.

Si on souhaite se marier, et qu’on en parle ouvertement, on nous perçoit comme une femme pressée de s’émanciper. Une femme qui n’est pas bien au sein de son foyer et qui préfère la compagnie d’un homme plutôt que de rester encore un peu auprès de sa famille ! Parfois, c’est même perçu comme une trahison pour le père et les frères.

Pour nos amies, on devient très vite une potentielle concurrente. Les copines qui entreprennent des projets de mariage sont sous silence radio et ne nous invite que le jour J… !

Mais si l’on refuse d’en parler, ou qu’on ne se sent tout simplement pas prête, et bien là, c’est le drame. On a le droit à un jugement lors de tous les repas de famille :

« Je ne comprends pas ce que tu attends pour te marier ?! »

 Quelle question ! Sincèrement, celle-là je la place en numéro un dans le top cinq. C’est vraiment ma préférée ! A force, j’ai fini par faire preuve de créativité dans mes réponses.

« Figurez-vous que j’attends de faire le tour du monde sur le dos d’un Kangourou ! J’attends un « UN HOMME ». Pour commencer, ça serait déjà un bon début ?!

 J’aime beaucoup aussi les réflexions/questions rhétoriques des proches que tu n’as pas vus depuis deux ou trois mois…

Alors toujours pas mariée

Mais que voulez-vous qu’on réponde à ça, sérieusement !? Si, bien sûr que si. C’était le weekend dernier. On a fait la fête pendant 2 jours. 5000 personnes. C’est passé sur M6, t’as pas vu ? C’est juste que t’étais pas invitée !

Très rapidement, ton cas peut devenir inquiétant. On te soupçonne d’être trop renfermée, de ne pas assez aller vers les autres… (Alors ça, c’est en général, la cousine, mère au foyer avec 6 enfants, qui te le dit, pendant que toi tu es en master à la fac, que tu travailles à côté et que tu es a la tête de 3 associations…enfin, bref…)

Puis, il y a ceux qui se mettent à chercher et même trouver des prétextes. Comme s’ils venaient de trouver « La solution miracle » à ton problème, qui selon moi n’en est pas un d’ailleurs :

« Est-ce que tu penses que c’est avec cette vêture que tu vas attirer un homme ? Arrête de mettre du noir un peu. Tout ce que t’attire, c’est la chaleur ! »

Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? Pardi, c’était donc ça ! Je vais m’habiller comme un arc en ciel. Qui sait, si je ne le croise pas sur mon chemin, il tombera peux être du ciel ?!

Je suis fatiguée, fatiguée que tout le monde mette son grain de sel dans ma sauce et l’assaisonne à sa guise. J’aimerais être libre de faire mes choix, que mes décisions m’appartiennent et que je puisse décider moi-même si mon célibat est un problème… ou pas, étant « la » première concernée !

Je ne sais plus ce que je veux et la pression n’arrange rien. Je commence presque à culpabiliser d’être seule alors qu’auparavant je vivais très bien comme ça. Je dois gérer mes émotions et les leurs.

Et Allah dans tout ça ?

En réalité, c’est Lui qui sait mieux que moi ce qu’il me faut, ce que je veux…Peut-être que je pense que je ne suis pas prête, alors que c’est le cas. Ou bien, peut-être que personne n’est vraiment près à passer le cap et qu’on ne pourra savoir ce qu’il en est vraiment qu’une fois qu’on l’aura vécu. Rien ne m’empêche de faire les causes et d’attendre qu’Il décide pour moi. Je crois même que je me dois de faire les causes, et la finalité Lui appartient.

C’est une étape tellement importante dans la vie d’une femme, et dans la vie d’un homme. Je ne veux pas bâcler cette décision. On ne choisit pas sa moitié comme on choisirait une paire de baskets. J’ai donc tout intérêt à prendre le temps de me connaître pour faire LE bon choix.

Mais qu’Allah nous fasse miséricorde à tous, que nos familles cessent de nous pointer du doigt !

Plutôt que de nous prendre en raillerie ou nous regarder avec pitié. Aidez-nous ! Beaucoup de sœurs n’osent pas faire cette démarche, par pudeur. Et vous mes sœurs, ne passez pas votre chemin une fois que vous vous êtes mariées et pensez à vos sœurs et vos frères célibataires.

Soyez une cause dans le bien, et Dieu Seul Sait quel grand bien que d’accomplir la moitié de sa foi.

« Mariez les célibataires d’entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d’) Allah est immense et Il est Omniscient. »

Sourate An Noor- 24/32